Adhésion à un OGA : la Cour européenne juge contraire à la loi la majoration d’assiette

Patrimoine

Les professionnels titulaires de bénéfices industriels et commerciaux (BIC) bénéfices non commerciaux (BNC) et bénéfices agricoles (BA) relevant du régime réel d’imposition ont toujours eu intérêt à adhérer à un Organisme de Gestion Agréé (OGA).

  • Avant la loi de finances pour 2006, leur adhésion leur permettait de bénéficier abattement de 20 % sur leurs revenus imposables.
  • Après la loi de finances pour 2006, elle leur évitait d’être sanctionnés par une majoration d’assiette.

Jusqu’à sa suppression définitive en 2023, cette majoration d’assiette s’élevait à :

  • 25% de 2006 à 2019.
  • 20% en 2020
  • 15% en 2021
  • 10% en 2022.

A titre d’exemple, un médecin libéral qui arrêtait sa déclaration n°2035 à l’aide de son seul expert-comptable, en omettant de payer son adhésion à un OGA en 2020 et dont le résultat fiscal s’élevait à 100.000 € était imposable sur 120.000 €.

Or dans un arrêt du 7 décembre dernier, la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH, 7-12-2023, requête n°26604/16, affaire WALDNER c. France) a jugé cette majoration contraire à la Convention européenne des droits de l’Homme.

Plus précisémment la Cour a jugé que la méthode choisie par le législateur français pour atteindre le but qu’il s’était fixé ne reposait pas suffisamment sur une « base raisonnable » car contraire à la philosophie générale du système basé sur les déclarations du contribuable présumées faites de bonne foi et correctes.

A la suite de cette décision, les contribuables ayant fait l’objet de cette majoration pour non-adhésion à un OGA ont la possibilité de faire une réclamation contentieuse et enjoindre l’administration fiscale à leur restituer le trop-perçu d’impôt.

Dans notre exemple ci-dessus, supposons que le médecin libéral soit dans une tranche marginale d’imposition à 30%, il peut envisager récupérer 6.000 € d’impôt sur le revenu.

Pour les revenus 2020 auquel correspond un avis d’impôt notifié en septembre 2021, il est toutefois possible d’agir jusqu’au 31 décembre 2023.

N’hésitez pas à contacter le Cabinet si vous êtes concernés.

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